Jean-Michel Pradel-Fraysse
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Né en 1963 à Ussel. Vit et travaille à Paris.
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Pour Jean-Michel Pradel-Fraysse, la sculpture est un prétexte : son travail, médiation ironique, souligne l’absence de l’humain pour attirer l’attention sur le rôle et les travers de celui-ci. Les Cœurs-Trophées, accrochés au mur, font d’abord penser à un film mi-gore, mi-comique dont les protagonistes auraient pris une déclaration comme « Je te donne mon cœur » au premier degré. Mais plus sérieusement, ces Cœurs-trophées, ces cœurs-têtes-d’élan-empaillées, mettent tristement en lumière le choix que l’humain est amené à faire : chasser ou être chassé, dominer ou être dominé. Le triomphe de la consommation passe aussi par la consommation de cœurs, de corps, de sexes sans égard aucun pour autrui. Il faut en accumuler, en essayer de nouveaux, choisir et finalement jeter. Qui est donc celui/celle qui se vante ainsi d’avoir arraché des cœurs ? N’y a-t-il pas en lui/elle une faille à combler ? L’autre, aliéné de sa qualité d’humain, est devenu le gibier de sa vanité, de sa gourmandise et de sa cupidité. Jean-Michel Pradel-Fraysse parvient à la même conclusion que Hobbes: l’homme est un loup pour l’homme.
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Jean-Michel Pradel-Fraysse, Coeur trophée n° 3, 2005
Courtesy Galerie Eric Mircher
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